Ennahdha rattrapé par son passé terroriste : Le congrès de Khartoum ! 

Depuis que l’ex ambassadeur américain en Tunisie Jacob Walles, avait convoqué Rached Ghannouchi pour lui signifier que des membres du Congress américain comptent déposer une loi en 2013 contre la secte des Frères Musulmans, dont Ennahdha est membre et son leader, une des personnalités les plus influentes. Ce dernier a saisi la gravité de ce danger et a commencé à multiplier les déclarations, affirmant que le parti Ennahdha n’a rien à voir avec les Frères, ni avec l’Islam politique. Alors qu’une grande partie des dirigeants nahdhaouis refusait de quitter le pouvoir, ainsi que tout dialogue avec Nidaa à l’époque récemment crée, et poussait vers l’adoption d’une constitution islamiste et de la loi qui bannit les destouriens, R. Ghannouchi fit un volte face spectaculaire et alla jusqu’à menacer les récalcitrants qu’ils risquent de renouer avec l’exil et les prisons, s’ils ne le suivent pas dans sa nouvelle stratégie : La leçon égyptienne fût bien comprise.
Mais ce n’est pas pour sa politique intérieure qu’ Ennahdha est menacée par la nouvelle stratégie américaine, annoncée par Trump, où les USA comptent éradiquer « le terrorisme islamiste radical ». Le texte de loi proposé par des membres des deux chambres du parlement américain depuis 2014, et bloqué par l’administration Obama, qui comptait parmi ses conseillers pour le monde arabe des membres de cette confrérie, a été déposé à nouveau quelques jours avant l’investiture de Trump, et le parti Ennahdha figure bel et bien parmi les organisations dépendantes des « Frères ». Le discours d’investiture de Trump établit comme priorité la guerre totale pour exterminer le terrorisme islamiste dont Daech et Al-Qaïda ne sont que des figures de proue. Un des conseillers d’origine arabe de Trump Walid Fares, a même déclaré le lendemain de la victoire de son patron que « Les Frères musulmans » seront considérés comme une organisation terroriste et que la nouvelle administration américaine va accélérer le passage de la loi. Trump, lors de sa campagne électorale, a déclaré considérer les « Frères » comme des terroristes.
Le texte de loi se réfère, pour établir la liste, au congrès de Khartoum de 1991 de l’Internationale terroriste, réuni par Hassan Tourabi, qui avait pris le pouvoir grâce à un coup d’état au Soudan, congrès où étaient présents, Ben Laden, Abu Nidal le palestinien, Carlos (trahi ensuite par Tourabi, qui l’a remis aux français), et Rached Ghannouchi, dont les discours appelaient à déclarer le Djihad contre le Grand Satan, l’Amérique ! Des vidéos de ces discours sont réapparues sur des sites américains. L’on sait que c’est, suite à la fondation de cette internationale terroriste, que Ben Laden avait commencé à faire exploser des ambassades américaines en Afrique, jusqu’à finir par l’attentat du 11 Septembre 2001 contre les Twin Towers. Or une puissance comme les USA ne pardonne jamais à ses ennemis, et il suffit de se rappeler des cas de Saddam Hussein et de Khaddafi. La loi classant les frères musulmans comme terroristes aura ainsi, des conséquences terribles sur les membres de cette organisation. Ils seront pourchassés, partout dans le monde, leurs biens gelés et confisqués dans toutes les banques, des procès leurs seront organisés, sans parler des chasses meurtrières par les drones, pour ceux qui choisissent de porter les armes.
Aucun pays au monde ne pourra les protéger, au risque d’être lui même classé État terroriste. Le terrorisme islamiste radical est déclaré ennemi numéro un des USA. La chasse aux sorcières commencera bientôt à l’intérieur et à l’extérieur du pays yankee !

Ennahdha a peur, très peur ! 

La panique qui a saisi les dirigeants des frères musulmans dans le monde n’a pas épargné Ennahdha. Les consignes données aux cadres de ce parti, de ne pas critiquer Trump et sa nouvelle croisade anti-islamiste, et de continuer à délivrer un discours mielleux à l’égard des partis laïques tunisiens et à faire les yeux doux à ses adversaires tout en continuant à courber l’échine à BCE, visent à déminer le terrain, car R. Ghannouchi espère être protégé par le parapluie des modernistes pro-Ennahda, sous le slogan ô combien fallacieux ce Wifaq ! Slogan vidé de tout contenu dans la pratique quotidienne, car tout le monde sait qu’ Ennahdha est incapable de se muter en parti politique « normal »! Il reste un parti salafiste radical qui manipule des satellites comme Hizb attahrir et certains observateurs le soupçonnent d’avoir des liens avec les takfiristes. En tout cas, ses dirigeants entretenant des liens avec Ansar al-sharia, sont toujours membres de ses différentes directions. Et même R.Ghannouchi qui veut passer pour un « modéré » est monté en ligne pour défendre le retour des terroristes de Syrie sans qu’ils soient jugés par la loi anti-terroriste. En outre l’assassinat d’un de ses membres, un certain Zouari, qui était en même temps dirigeant de l’aile militaire du Hamas, ne fait que confirmer que ce parti entretien des liens mystérieux avec des groupes armés et pas seulement palestiniens. Un autre exemple, ses liens avec fajr libya et le sulfureux Abdelhakim Belhadj ainsi que les frères musulmans libyens, organisation terroriste par excellence.
Un ex allié d’Ennahdha, Néjib Echebbi a déclaré récemment qu’ Ennahdha a très peur et bat en retraite sur tous les plans, en utilisant un proverbe tunisien : « Donnez moi mon couffin, je n’ai plus besoin du raisin ». Mais l’arrogance verbale de ses membres continue à provoquer leurs adversaires, ainsi que leur fourberie érigée en mode d’être. Ils continuent à infiltrer partout, espérant créer des relais puissants au sein de l’administration, notamment la police à travers des réseaux occultes. C’est là où les islamistes commettent une grave erreur. Car, ce qu’ils appellent « l’État Profond » est toujours là et plus fort que jamais ! Plus que ça, en raison de ce qu’ils ont commis pendant six ans d’exactions, de chantage, de violence ne sera jamais effacé. La seule chance qu’ils avaient de tourner la page, en votant la loi sur la réconciliation, a été ratée et tant mieux. Ce n’est pas leurs sous-fifres, qui agitent et manipulent la loi de la justice transitionnelle qui leur serviront à grand chose, car ils seront à leur tour balayés ! Les Marzougui [1] et les Abbou disparaîtront ou se retourneront contre eux. Ils ne leurs resteront alors, que leurs yeux pour pleurer.
Contrairement à des pseudo-analyses qui tentent de minimiser l’effet Trump, sur la politique intérieure tunisienne, les faits et les événements, qui vont crescendo, confirment que jamais la Tunisie n’a été aussi exposée aux conséquences d’un réajustement de la géostratégie mondiale, surtout que l’ours russe s’approche de nos frontières Sud [et Est], avec cette fois-ci la bénédiction américaine. La zone va être complètement remodelée et ce n’est pas le laboratoire du « printemps arabe », qui va être épargné ! Nous dirons même qu’encore une fois, ce laboratoire va encore servir pour enterrer définitivement ce maudit « printemps ». Vive l’Hiver !



Revenants du jihad : «Ils ne sont plus tunisiens»

Confrontée au retour possible de milliers de ses ressortissants engagés au sein des groupes islamistes terroristes opérant en Syrak et ailleurs, la Tunisie est divisée sur l’attitude à adopter. Rejet ou bien accueil et déradicalisation ? La première solution est défendue par les pouvoirs publics, l’autre par des associations et des islamistes.
La Tunisie a peur de ses revenants. Non pas des fantômes de l’ancien régime - pas encore - mais des combattants islamistes qui ont rejoint des groupes terroristes. En 2015, un rapport des Nations unies estimait leur nombre à au moins 5.500, répartis surtout en Syrie, Irak et Libye. Le ministère de l’Intérieur les dénombre à un peu moins de 3.000. Si ces données sont difficilement vérifiables, il reste deux faits : les Tunisiens forment le gros des troupes terroristes islamistes étrangères et le phénomène n’est pas récent. Depuis quelques semaines cependant, le sujet est sur toutes les lèvres. C’est le président, Béji Caïd Essebsi, qui a lancé la polémique lors de son séjour en France début décembre, déclarant que le pays ne pourrait pas accueillir les présumés terroristes car les prisons sont surchargées. L’attentat de Berlin du 19 décembre, commis par le Tunisien Anis Amri, a ajouté de l’huile sur le feu.

«Pas la poubelle de l’Allemagne»

A l’appel d’un collectif ayant pour slogan «Non aux retours des terroristes», deux manifestations ont déjà eu lieu à Tunis. Le 8 janvier, un tout petit millier de personnes s’est réuni avenue Bourguiba, principale artère du centre-ville. Dans la langue de Goethe, on pouvait y lire : «Angela Merkel, la Tunisie n’est pas la poubelle de l’Allemagne.» Élégant manteau et chapeau assorti pour l’une et maquillage sophistiqué pour l’autre, Sayda Hédri et Aida Bousselmi n’ont pas l’habitude de battre le pavé, pourtant, leur verbe est tranchant : «Ils ne sont plus tunisiens ! Ils ont choisi de prêter allégeance au drapeau noir de l’État islamique, c’est eux-mêmes qui ont décidé de trahir la Tunisie. Qu’ils soient jugés où ils sont.» Ces deux dames chics venues de Bizerte, à 70 km au nord de Tunis, ne sont pas hostiles à créer des apatrides (ce qui est proscrit par l’article 25 de la Constitution), brandissant la peur d’«années noires» tunisiennes, comme a pu connaître l’Algérie dans les années 90. Pour les manifestants, Anis Amri, tout comme Mohamed Lahouaiej Bouhlel, l’auteur tunisien de l’attentat de Nice, sont d’abord les enfants monstrueux de l’Europe, où ils se sont radicalisés. Un discours relayé par le chef de l’État, le 12 janvier, qui a affirmé que «la Tunisie n’est pas le premier exportateur de terroristes au monde» devant des étudiants de l’Institut d’études politiques de Paris. Le Syndicat national des forces de sécurité intérieure brandit, lui, la menace d’une «somalisation» de la Tunisie en cas de retour de ces combattants.
Chercheur associé à l’Institut universitaire européen de Florence, Mohamed Limam considère le non-retour des terroristes comme juridiquement inenvisageable. La révision de l’article 25 («Aucun citoyen ne peut être déchu de la nationalité tunisienne, ni être exilé ou extradé, ni empêché de revenir dans son pays») est impossible car le pays n’a toujours pas de Cour constitutionnelle, seule instance capable d’entériner une telle modification. Mais pour l’expert, le problème est surtout dans la loi contre le terrorisme de 2015. Elle s’appuie sur le concept de «criminalité transnationale», qui est un «non-sens car les juges n’ont pas de compétence universelle pour juger un acte commis hors des frontières», s’alarme Mohamed Limam. Pour lui, la seule solution serait que ces Tunisiens soient jugés par la Cour pénale internationale (CPI), à condition que le Parlement achève la procédure de ratification du traité de Rome qui instaure la CPI…
Depuis son bureau de chef du groupe parlementaire de Nidaa Tounes, le parti présidentiel, Soufien Toubal balaie ces arguments juridiques. Il promet que sa formation déposera prochainement une proposition de loi pour empêcher le retour des jihadistes et permettre la déchéance de nationalité. Devant «ces bombes à retardement», l’élu préfère le pragmatisme sécuritaire aux libertés, même fondamentales. Bien que député du Front populaire, parti d’opposition classé à gauche, Mongi Rahoui est quasiment sur la même ligne. «Organiser le retour des jihadistes revient à légitimer leur départ, c’est impensable.» L’élu a toute confiance envers les forces de sécurité pour arrêter les «quelques centaines» de Tunisiens prêts à commettre un attentat s’ils venaient à rentrer clandestinement sur le territoire.
Une confiance qui n’est pas partagée par tous. Esma Hamzaoui, ancienne militante de Nidaa Tounes, craint la «wahhabisation de [son] pays car [elle le sent] basculer», c’est pour ça qu’elle refuse le retour des «Tunisiens en foyers de tension», selon l’expression consacrée par l’administration. En 2015, après les attaques du Bardo et de Sousse, le gouvernement a lancé un «système d’obstacles» composé d’eau et de sable pour sécuriser la frontière d’environ 460 km avec la Libye, d’où les terroristes avaient reçu un entraînement. Aujourd’hui, seule la première phase de 200 km est achevée. La seconde n’a pas encore commencé.
«Cette question est le premier test pour la démocratie tunisienne, met en garde Emna Ennaifer, directrice de programmes au Centre pour l’étude de l’islam et la démocratie (CSID). Sous les précédents régimes, le problème était réglé par la torture. Il faut une autre approche.» En février, le CSID lancera un projet s’inspirant de la méthode canadienne développée au «Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence». Il s’agit de repérer les «revenants» susceptibles de passer à l’acte. Si ceux qui sont partis rejettent la démocratie, ils ne sont pas tous des terroristes en puissance. «Il est important de bien différencier les types de salafistes, quiétistes ou violents, pour cerner les vrais comportements à risque», met en garde Emna Ennaifer. Mohamed Iqbel Ben Rejeb, président de Ratta (Rescue Association of Tunisians Trapped Abroad), estime que les familles doivent aussi profiter d’un suivi, notamment psychologique car «elles sont souvent stigmatisées par le voisinage et l’administration alors qu’elles n’ont rien fait». L’activiste se désole de l’absence de stratégie des autorités en ce sens.

Rupture des liens entre Tunis et Damas

Distinguer les formes d’islamisme, aider les futurs revenants et leurs familles ne sont pas la priorité des partisans de la ligne dure. Ces derniers assimilent volontiers Ennahdha, parti islamo-conservateur appartenant à la coalition majoritaire, et terrorisme. «C’est eux qui, durant la troïka [gouvernement de coalition entre 2011 et 2014, ndlr], ont incité les jeunes à partir en Syrie. Maintenant, ils leur promettent le pardon, c’est scandaleux», s’indigne Abdulwahab Maiza, professeur d’histoire.
Walid Bennani, député Ennahdha de Kasserine, région d’où de nombreux terroristes islamistes sont originaires, défend son parti. «Au début de la troïka, Ansar al-Charia n’était pas sur la lise des groupes terroristes, leurs chefs [dont Abou Iyadh, ndlr] avaient donc le droit de prêcher librement.» Walid Bennani plaide pour un retour des terroristes afin de les interroger avant de les mettre en prison, isolés des détenus de droits commun pour «éviter la contagion».
Mais la rupture de la coopération sécuritaire entre la Tunisie et la Syrie, où se trouve la majorité des combattants tunisiens, complique ce scénario. «Pour juger quelqu’un, il faut des faits précis, souligne Ridha Raddaoui, du Centre tunisien de recherches et d’études sur le terrorisme. C’est impossible dans le cas de la Syrie.» Pour lui, il suffirait qu’un prévenu nie les faits pour être relâché. Lotfi Azzouz, directeur de la section Tunisie d’Amnesty International, insiste sur la question sociale. «Le Président a raison quand il dit que les prisons sont surchargées. La première mesure à prendre serait peut-être de réformer le code pénal, trop répressif», analyse-t-il. Il met en garde contre un autre clivage à venir : le sort des femmes et des enfants. La plupart des femmes n’ont pas combattu, certaines ont même été victimes en servant de «femmes de réconfort», [c'est-à-dire de putes gratuites pour les terroristes islamistes]. Comment les traiter ? Les bébés nés là-bas sont un véritable casse-tête administratif. La loi permet à la mère tunisienne de transmettre sa nationalité à son enfant. «Mais il existe un risque que l’administration bloque cette procédure par représailles», craint « le défenseur des droits de l’homme [et des terroristes]».
Par Mathieu Galtier, correspondant à Tunis

Meherzia Laabidi, Sihem Ben Sedrine et Samia Abbou, les vipères,
Caricature de Abdelhamid Hanafi
. Meherzia Laabidi, députée et ancienne première vice-présidente de la 2e assemblée constituante tunisienne. Membre active de la secte terroriste Ennahdha.
. Sihem Ben Sedrine, présidente de l'Instance Vérité et dignité. C'est une marionnette de Rached Ghannouchi, gourou de la secte terroriste Ennahdha.
. Samia Abbou, députée du parti Courant démocratique. Elle est l'une des 10 députés qui n’ont pas voté la loi de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent en 2015.
NOTE : Ces vipères au service des terroristes et leurs complices ne représentent pas les femmes tunisiennes.