lundi 30 juillet 2012

L’islamisme : maladie sénile de l’islam ?


En cette fin de mois de juillet 2012, la quasi-totalité du monde arabe, à l’exception de deux pays, l’Algérie et la Syrie, est tombée sous la coupe islamiste, soit par les armes, soit par les élections. Il est  temps de se  poser la question : l’islamisme est-il le vrai visage de l’islam ? ou en est-il une maladie sénile, du genre démence sénile ?

A-  La démence sénile
« La démence est un terme général regroupant un grand nombre de maladies. La caractéristique commune aux 55 sous-types de démence est la perte des capacités cognitives et intellectuelles, à savoir une détérioration de la mémoire, un déclin des fonctions cognitives, des troubles du langage et des perturbations des fonctions exécutives; il n’y a cependant pas de troubles de la conscience. Ces perturbations interfèrent de façon significative avec le fonctionnement du sujet qui n’est plus en mesure de gérer les tâches de la vie quotidienne. La démence n’est pas une manifestation normale du vieillissement qui affecte chaque individu à des degrés divers. Il s’agit, au contraire, d’une véritable maladie qui affecte principalement les sujets âgés. » (d'après santeweb.ch)  
Nous reconnaissons là, assurément, les caractéristiques propres aux islamistes en général, et au gouvernement tunisien actuel, islamiste et provisoire, en particulier. L’islamisme, c’est le signe d'une démence sénile de l’islam.
A priori, l’islamisme, ou intégrisme musulman, n’aurait pas pu séduire aussi vite tant de musulmans, du Maroc à l’Indonésie, s’il n’avait pas une certaine familiarité avec le fond de l’islam : il en est une déviation, il  relève d’une mauvaise compréhension de l’islam, il en est, peut être, une dégénérescence gravissime.  Un arbre qui n'est jamais taillé, arrosé, soigné, protégé contre les intempéries et la sècheresse, finit par dégénérer et mourir. Il en est de même de la religion qui est laissée en friche depuis plus de mille ans.
Mais, bizarrement, c’est l’irruption de la modernité qui fait de l’islamisme, par réaction à cette modernité, un phénomène explosif actuellement. Talleyrand expliquait en son temps « qu’en politique, ce qui est cru est plus important que ce qui est vrai ». Le théorème de Thomas va dans le même sens.
Et ainsi, tant que la vérité des faits n’a pas démenti l’islamisme, la charia ( cette norme islamique faite initialement pour des bédouins arabes) a pu se déployer gentiment dans les sociétés islamisées (qui, dans leur très grande majorité, n’étaient ni arabes, ni bédouines), depuis les origines de l'islam. Mais la modernité a été introduite de force dans le monde musulman, par le développement de l’Occident, par le colonialisme, et par la mondialisation. 
Ce fut un choc terrible, un choc qui se poursuit et s’amplifie, et dont le constat suivant fut formulé au début du siècle dernier au sein même du monde musulman : les musulmans régressent au fur et à mesure  que les autres avancent ! Plus les non musulmans avancent vite, plus les musulmans se cabrent, rejettent la modernité, et reculent. L’écart -le « gap »- technologique et civilisationnel s’élargit de plus en plus. Et voici donc que la réalité dément les croyances des islamistes et de leurs suiveurs dans une charia vue comme la meilleure des voies à emprunter. Tous les pays musulmans sont arriérés par rapport aux non musulmans. Dans un même pays multiconfessionnel, les régions islamisées sont souvent les moins développées. La vérité des faits s’oppose donc au dogme religieux de la charia. Mais comme l’avait formulé Talleyrand, c’est ce qui est cru qui compte, même si c’est incohérent voire en complète opposition avec le réel. Ne s’agit-il pas de la définition médicale même de la schizophrénie ?
De là la réaction des islamistes : puisque la modernité invalide les dogmes, il faut à tout prix islamiser la modernité. 
Quitte à utiliser pour cela les armes de la modernité elle-même, l'islamiste, ce schizophrène  sénile, n’en est pas à une contradiction près. Quitte également à s’opposer violemment aux tentatives inverses de modernisation de l’islam, comme par l’assassinat de centaines d’intellectuels en Algérie, en Syrie, au Soudan et en Irak.
Et c’est ainsi que la propulsion de l’islamisme et de sa violence sur le devant de la scène a constitué plus que jamais un cadeau du ciel, cadeau empoisonné, pour l’islam :
  • Il polarise toutes les critiques, prend tous les coups, et sert en quelque sorte de bouclier à l’islam ;
  • Il empêche la réforme de l’islam, en détournant les efforts des musulmans modernes vers le combat contre l’islamisme. Il contribue à déresponsabiliser l’islam, à le contaminer, à le gangréner, à le dégénérer.
N’oublions pas non plus que cet intégrisme musulman a été actif dès le début de l’islam (voir la genèse ci-dessous). Rappelons-nous  les différentes et incessantes guerres entre différentes obédiences et sectes (fitna) pour la conquête du califat, l'assassinat de multiples califes (plus de 30% des califes musulmans meurent assassinés). Rappelons aussi que le djihad est en réalité une forme de violence justifiée par la religion : « Quand les musulmans tuent les infidèles, c’est Allah qui les tue en réalité » dit le coran (8 :17). Quand un islamiste veut tuer quelqu'un d'autre, il suffit qu'il l'accuse d'apostasie, et il en est, croit-il, automatiquement absous. Alors on tue allègrement, et pêle-mêle, n'importe qui, n'importe où. Surtout d'autres musulmans : 99% des victimes des attentats terroristes islamistes sont musulmanes !! 
On comprend aussi pourquoi si peu de musulmans osent aujourd’hui condamner fermement cette violence, et pourquoi ils sont encore moins nombreux à condamner les textes et les enseignements qui les justifient et qui les promeuvent. Ils savent que les intégristes, ces "bons musulmans", sont capables de les trucider sans état d'âme. Lesquels assassins sont assurés d'une impunité quasi certaine ; et même en cas d'emprisonnement éventuel, ils toucheront une indemnité versée généreusement par un gouvernement complice. Ainsi en a-t-il été en Tunisie : les assassins islamistes ont été libérés, et l’assemblée Constituante (appelée Constitu-honte par les Tunisiens) leur a alloué des indemnités faramineuses, alors que le pays est au seuil de la banqueroute. Ceci n’est pas étonnant, puisque, pour les islamistes, prendre le pouvoir, c’est une "razzia" (de l'arabe ġazwa غزو : raid ; invasion ; conquête)dont le but essentiel est de prendre le maximum de butin.
D’ailleurs, en pays arabo-musulman, les intellectuels, les artistes, les non-violents, les mystiques, les illuminés, les soufis, personne n’en veut : il a toujours flotté au dessus des partisans de l’approche spirituelle du djihad, de la réinterprétation des textes dans un sens non violent des « relents d’hérésie ». Pas touche aux textes sacrés ! Pas touche à leur interprétation figée depuis plus de 1000 ans ! C'est la sclérose en plaques !!
Nous avons vu par ailleurs l’histoire et la signification du voile depuis son apparition dans les sociétés moyen orientales. Les Arabes n’ayant commencé à exister historiquement qu’avec l’apparition de l’islam, c'est-à-dire au 7ème siècle, ils n'ont rien à voir avec le voile ni avec sa signification. L'islam n'a fait qu'institutionnaliser  et pérenniser un statut de l’homme et de la femme issus des déterminants de l’époque préislamique, dénommée jâhilîya (arabe : جاهِليّة ignorance; paganisme). Le Coran résume ce statut d’inégalité : « les hommes ont autorité sur les femmes en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci » (4 : 34). Le Coran étant intangible, les musulmans n’ont eu d’autre choix que de s’y soumettre. C’est ainsi qu’il faut comprendre Bouteflika, le président algérien s’exprimant à l’occasion de la journée internationale de la femme du mars 2005 : « Vous avez revendiqué l’amendement du code de la famille, vous l’avez eu, mais je ne pouvais faire plus … Car il m’était impossible de suivre la voie de certains pour désobéir à Dieu. Je ne peux marchander avec les versets [du coran]. Aux hadiths, on peut trouver différentes interprétations, pas [aux] versets. »
Dans un discours filmé et diffusé, ces jours-ci, sur Internet, l'imam salafiste égyptien Abou Ishaq al-Houeini déclare : « imaginez une femme qui découvre son visage en public, quelle catastrophe, pensez-y un instant, le visage de la femme c'est comme sa vulve ! ». En croyant « frapper un grand coup », cet imam a provoque un tollé chez les musulmans. D'abord, en prenant le visage de la femme pour un sexe, ce vieux lubrique avoue, inconsciemment peut-être, des pratiques sexuelles peu orthodoxes ! Ensuite, le public égyptien a retenu l'équation de l'imam: le visage de la femme = sa vulve. Les niqabées ont été les premières à se sentir humiliées par l'équation. Ces pauvres ouailles ignoraient que leur visage était une partie honteuse de leur anatomie. Jusque là l'endoctrinement islamiste les avait convaincues qu'en se cachant derrière le niqab elles obéissaient à Allah. Du coup le niqab, par la vertu de la rhétorique salafiste, a retrouvé sa fonction originelle : d'instrument de « libération de la femme », le niqab se trouve ramené au rang de culotte ou de cache-sexe ! Ce qui n'est pas très loin de sa signification originelle. Nous avons, en effet, montré que le voile a été inventé par les hommes, il y a plus de 3500 ans, pour cacher  les hiérodules, c'est à dire des prostituées, aux yeux de la population !
En décortiquant l’idéologie islamiste, on y remarque un autre élément significatif de la sénilité de leur idéologie : c’est ce rapport de servitude imposé, au nom d'Allah,  aux musulmans. Cette servitude doit être totale et indiscutable, envers les tout-puissants. Le musulman ne doit pas être un citoyen (comme en Occident), mais un sujet, soumis à Allah et à son calife de droit divan. Ce déni absolu de liberté individuelle constitue l’une des « oppositions frontales entre islamisme et modernité », et certainement, de manière plus générale, une grande difficulté pour le musulman à pouvoir mener une vie épanouie.  Cette servitude imposée par l’islamisme contredit frontalement l’érection de l’être humain comme « valeur absolue de l’univers » dans la modernité. Comment alors concilier pleinement ses responsabilités de citoyen, individu rationnel dans une démocratie moderne, et de croyant, membre de l’oumma ? L’imam de la mosquée de Lille Sud, président de la Ligue Islamique du Nord de la France, ne se pose pas tant de questions : « dans l’islam, la notion de citoyenneté n’existe pas, mais celle de la communauté est très importante, car reconnaître une communauté, c’est reconnaître les lois qui la régissent »
Par Abdelwahab Meddeb, Écrivain et poète né à Tunis et vivant à Paris ; Auteur d’une quinzaine d’ouvrages dont Face à l’Islam. ( Date de parution : Février 2002).
1. Aux sources du ressentiment
« Le monde musulman n’a cessé d’être l’inconsolé de sa destitution. »
1.1. Une éclosion précoce de l’Islam vite interrompue
De grands progrès initiaux mais le processus de mutation a été vite interrompu.
Ø  Règne majeur du Calife abbasside Al-Mamun (786 – 833)
Durant son règne la doctrine des Motazilites devient l'idéologie officielle de l'État.
Les Motazilites critiquent 2 dogmes principaux de l'Islam :
  1. Coran incréé, mais le Coran créé par Dieu au moment de sa Révélation.
  2. L'homme n'est plus prédestiné.
Cependant une inquisition, la Mihna, s'attaque à l'école littéraliste animée par Ibn Hanbal (a donné naissance à l’islam rigoriste hanbalisme qui donnera le; wahhabisme) et affronte le peuple fidèle à l'orthodoxie coranique. Dès le règne du calife Mutawakkil (847), retour à l'orthodoxie.
Restauration du legs grec grâce à la communauté néo-platonicienne des Sabéens du Harran. Il permet des controverses entre diverses croyances et des théologiens islamiques.
Ø  L'aventure scientifique (du IXe au XVIe siècle)
-       Fondation de l'école astronomique de Bagdad (basée sur le calcul spéculatif et l’observation), école internationale de Maragha (1259-1316), Samarcande (observatoire fondé en 1420).
-       à Bagdad, invention de l'algèbre par Khawarizmi.
Ø  Révolution poétique comparable à la révolution poétique française du XIXe siècle (Baudelaire, Verlaine, Rimbaud)
-  Syrien chrétien Abû Tamman (806 – 845)
-  Abû Nuwas (762 – 813)
Ø  Révolution artistique :
-  L’art timouride en Asie centrale au XVe siècle
-  L’art séfévide en Perse du XVIe au XVIIe siècle
-  L’art moghol en Inde du Nord du XVIIe ou XVIIIe siècle
-  L'art ottoman du XIVe au XIXe siècle.
Ø  Averroès (Cordoue, Andalousie, 1126 - 1198) : les nouvelles nations doivent puiser dans le savoir universel inspiré de l'utopie de Platon, il prône l'égalité de nature entre l'homme et la femme ;
- Avicenne (981 – 1037) spiritualiste le legs aristotélicien.
- Sohravardi (1155-1191) permet la récupération du fonds zoroastrien.
Ø  Le legs le plus précieux de l'islam : l’humanité sera dans la profusion et l'intensité de son corpus spirituel (notamment la mystique soufie).
L'Islam du IXe au XIVe siècle approchera la révolution copernicienne, galiléenne, cartésienne.
1.2. Le recul de l’Islam
Ø  L'entropie islamique commence au XVe siècle. Armes contre la réflexion libre est la suspicion de bid’a (« innovation blâmable »).
Ø  Depuis le XVe s., la capitale-monde n’a cessé de s’éloigner géographiquement de l’espace islamique.
Fernand Braudel : notion de capitale-monde :
  • Bagdad abbasside (IXe – Xe)
  • Le Caire fatimide (XIIIe – XIVe)
  • Gênes-Venise (XVe)
  • Amsterdam (XVIIe)
  • Londres (XIXe)
  • New-York (XXe)
Ø  Les raisons du tarissement des sources créatives de l'Islam :
-  perte du commerce international.
- crises  internes suite aux offensives chrétiennes et mongoles des XIIe et XIIIe siècle.
Ø  Dès le Xe siècle, déclin de l'institution du califat : Califes de Bagdad, du Caire, de Cordoue. Le califat du Caire dure jusqu'en 1517. En 1517, reprise par le sultan ottoman. Les sultans ottomans se considèrent comme les héritiers de l'Empire romain.
L'empire turc : 72 nationalités.
Le califat est aboli par Mustapha Kamal Atatürk le 3 mars 1924.
La fonction essentielle du califat est de surdéterminer la sanctification de la figure universelle et déjà sainte de l'empereur.
* La théorie quantitative du Père brésilien Alves da Sa : les grandes civilisations se délitent au bout de cinq siècles (Islam : 750 – 1250).
* Le XVIIIe siècle (Lumières) engendre le détachement occidental des civilisations islamiques, chinoises et indiennes. Il est fondé sur l'élargissement de la liberté, et l'affermissement de l'individu et des droits de l'homme. Cependant son origine lointaine remonte à Averroès (1126-1198) et son Discours décisif
* Échec des tentatives de modernisation au XIXe siècle : Mohamed Ali d'Égypte (ou Mehemet Ali) Pacha (1805 – 1848).
* Face à l’Européen est né le ressentiment (concept de Nietzsche, La Généalogie de la morale). L’ancien musulman de la morale aristocratique et de l’affirmation est devenu celui du « non », qui accumule la haine.
* Fin de la créativité islamique
Le monde musulman n’est plus un créateur scientifique, mais un suiveur de la technique acquise lors de la phase post-coloniale, phase de l’américanisation du monde.
2. Généalogie de l'intégrisme
Ibn HANBAL : lectures du Coran littéral, il déconseille le recours à l'opinion personnelle.
* L'école juridique littéraliste des Hanbalistes. Ibn Taymiyya (U 1328) les châtiments corporels ordonnés par le Coran sont les critères mêmes du droit. Mohamed Ibn Abd Al Wahhâb (1703-1742) fondateur du wahhabisme lié aux Séoud. Il prône les théories d'Ibn Hanbal et d'Ibn Taymiyya.
* En Arabie Saoudite, tout indice archéologique se rapportant à l'histoire de l'Islam premier est recouvert d'une chape de ciment.
1932 : création del'État saoudien au nom de l'idéologie wahhabite : doctrine officielle et milice pour la faire appliquer.
Le wahhabisme est « une idéologie élémentaire et prédatrice de la civilisation » islamique et elle favorise le saccage culturel de celle-ci.
1920 - 1930 : naissance de l’anti-occidentalisme.
Le sujet islamique doit combattre l'influence morale de l'Occident.
Hassan Al Banna (1906 – 1949) fondateur des frères musulmans.
* Exclusion de l'occidentalisation dans l'enseignement
* Rejet des institutions européennes en politique.
Abu Al Alaa Mawdûdi (1903 – 1979) pakistanais :
« La souveraineté n'appartient à personne d'autre qu’à Allah. » Les droits humains n'acquièrent leur efficience que s'ils sont soumis à la loi de Dieu.
Volonté d'un empire total de la religion sur la société.
Sayyid Qutb (1927 – 1966) disciple de Mawdûdi
Tout doit disparaître sauf la parole de Dieu tel que rapportée dans son Coran.
Dans les années 70 et 80 : conjonction entre wahhabisme et l'intégrisme égyptien. Convergence des perspectives égyptiennes et arabiques avec l'intégration au marché et de l’alliance américaine.
« Le wahhabite du wahhabisme » : Ben Laden et ses disciples.
3. La contestation de l’Occident
3.1. Bienfaits de l’occidentalisation à l’Européenne
* L'occidentalisation à l'européenne dure de la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 50. Permet un positivisme philologique par exemple l'université du Caire.
Taha Husayn (1900 – 1972) azharien formé à la Sorbonne. Il appelle à s’européaniser dans toutes les manières de penser et d'être tout en préservant sa religion.
* Dans les années 50 : le dévoilement des femmes.
1925 : mouvement féministe égyptien avec Hoda Sharawi.
3.2. L’américanisation du monde
* Le modèle occidental d'Européen est devenu américain.
* Occidentalisation à l'américaine : cohabitation du désir de consommer à l'américaine avec une vision de l'islam simplifiée et schématisée (Arabie Saoudite). Mais un islam maigre et pauvre qui agit en premier lieu contre l'Islam lui-même en tant que civilisation et culture.
* Du dévoilement des femmes à leur revoilement. « L'époque a autorisé les sujets musulmans à prospérer en intégrant le marché mondial tout en demeurant archaïques chez eux. »
* Les États-Unis et l'Arabie saoudite partagent « la mêmes fonds baptismaux ». En effet, « à leurs origines, les deux Etats partagent l'ensourcement du droit dans la référence religieuse. »
« En Amérique c'est la religion qui mène aux lumières, c'est l'observance des lois divines qui conduit l'homme à la liberté. » Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique.
« Une américanisation de l'Europe prépare sans doute une américanisation du globe terrestre. » Simone Weil, A propos de la question coloniale dans ses rapports avec le destin du peuple français, 1943.
« Il y a comme une adaptation à l'échelle du monde de la double entente qui caractérise l'identité américaine sur son propre territoire : l'identité de la demeure diffère de l'identité de l'État et, l'allégeance à sa communauté double l'allégeance à l'État ; c'est cette ambivalence qui caractérise le citoyen américain. » p.87
3.3. L’intégrisme contre l'Occident
* Les expériences d'européanisation d’Atatürk et de Bourguiba ont échoué parce qu'elles n'ont pas apporté les libertés individuelles et la démocratie, du fait de la conservation d'un régime despotique. En échouant elles ont participé le dénigrement des valeurs occidentales qui les avaient suscitées.
* La contestation occidentale est née de la « perversion qui pousse l'Européen à contrevenir à l'idée (qu'il a érigé en principe) lorsque la préservation de son hégémonie l'exige. »
* L'intégrisme s'écoute en des « discours rudimentaires accueillis par les ouailles avides, des semi-lettrés minés par le ressentiment. » p.116
* Les terroristes d’Al Qaeda sont plus proches des nihilistes du XIXe siècle que des Assassins.

Définitions

* Fondamentalisme : mouvement conservateur du protestantisme américain (1900-1920) qui correspondrait au salafisme qui veut moderniser l'Islam tout en préservant les fondements islamiques.
* Intégrisme : position des catholiques qui refusent les innovations des années 50 à 80 qui correspondraient aux frères musulmans (années 30) qui prônent l'intégrité de la loi à faire appliquer dans son intégralité. L'intégrisme est un totalitarisme.
* Soufisme : courant mystique de l'Islam qui met l'accent sur l'expérience intérieure.