dimanche 7 mai 2017

Macron promoteur et prisonnier de l’antirussisme

Divers événements pressants, ces 48 dernières heures, ont accentué d’une façon considérable, notamment au niveau de la communication, une tendance que nous connaissons bien et qui est le choix de Macron et de son équipe, et dont nous jugeons qu’elle va infester sa présidence, et la situation française en général, comme elle l’a fait d’ores et déjà aux USA : la pulsion et l’obsession de l’antirussisme. (Tout cela partant de l’hypothèse sans grand risque que c’est lui qui l’emportera tout à l’heure.)
Bien entendu, Macron n’est pas une victime dans ce cas, mais d’abord un solliciteur, sinon un détonateur et un agresseur, selon sa politique d’absolue conformisme sur la “ligne-Système” sociétale-progressiste qui convoque l’antirussisme selon une pression d’absolu impératif. Mais Macron deviendra la victime de cette sollicitation-agressive car l’antirussisme est aujourd’hui une chaîne qui paralyse une politique extérieure, une situation sociétale, la psychologie même dont nous avons besoin pour la perception du monde, etc.
D’une façon générale, nous estimons que cet enchaînement à l’antirussisme va provoquer un enchaînement durable sinon catastrophique, ou durable le temps de la catastrophe, de la présidence Macron à une force d’influence puissance, rassemblant des éléments épars, disons le monde “pipole-sociétal” soutenu par des fortunes considérables dans le cadre de la globalisation. (Nous parlons de ces fortunes qui, à partir de leurs avoirs économiques et de leur puissance financièrs, entretiennent des liens très forts avec ce monde “pipole-sociétal”, notamment dans l’entertainment, dans l’humanitarisme, dans l’art-AC [Art Contemporain], etc., tout cela dans une logique de déconstruction complètement immergée dans la postmodernité avec comme principale voies d’accès la “culture” et la communication, ou la “culture” par la communication.) Or c’est parfaitement le cas qui retrouve notre propos : cette étrange nébuleuse mêlant la plus complète futilité, la puissance extrême de l’argent et la philosophie diabolique de l’inversion s’exprime essentiellement, au niveau politique, par l’antirussisme dont nous avons tenté de montrer le caractère symbolique, presque ésotérique et également suscitant un puissant et somme toute rassurant pavlovisme de la psychologie. Macron est en bonne partie né de cela, a été soutenu par cela durant sa campagne qui singe largement celle d’Hillary Clinton ; cette singerie, fort logiquement dans la mesure où Clinton a également été définie par ces différents facteurs (futilité, argent, diabolisme) résumés dans l’antirussisme, à la fois comme instrument offensif de conquête du pouvoir, à la fois comme dissimulateur de sa corruption et de son illégitimité. Pour Macron, on mentionnera quelques points qui vont dans ce sens.
• Très vite dans sa campagne, il a pris une posture antirussiste, notamment par des affirmations d’agression cybernétique et dans les rapports de son équipe avec les réseaux russes, notamment RT et Sputnik. Les journalistes russes se sont vus refuser toute accréditation auprès de l’équipe de campagne Macron. Cette attitude générale entraîna de nombreuses réactions des réseaux russes, surtout sur la fin de la campagne (voir notamment le 23 avril 2017, le 28 avril 2017, le 29 avril 2017, et une lettre ouverte de Sputnik-français à Macron, le 3 mai 2017). Cela mesure la vigueur de l’affrontement et, surtout, la prise de conscience, des deux côtés, de cette hostilité viscérale de Macron vis-à-vis de la Russie, – caractère effectivement opérationnel de l’antirussisme.
• Certains soutiens constituent une marque évidente et même exceptionnelle, sinon extraordinaire, à la fois de cette similitude Macron-Hillary dans la philosophie d’action, à la fois dans cette affirmation exacerbée d’antirussisme. Le paroxysme fut effectivement l’intervention d’Obama, soutenue et sollicitée à fond par tout l’environnement pipole/sociétal/grosses fortunes progressistes sociétales qui constitue une assise à la fois financière et de communication du candidat Macron, et bientôt, si c’est le cas, du président-Macron. C’est bien l’extraordinaire état pathologique de pulsion-obsession antirussiste qui empêche de distinguer le stupéfiant et surréaliste paradoxe qui fait dénoncer sur un mode absolument hystérique des ingérences russes absolument hypothétiques dans la campagne Macron, et accepter avec délice et dans la satisfaction générale cette ingérence directe, au su et au vu de tous, sinon portée au pinacle comme si la vidéo était dispensatrice de magie, de l’ancien président des USA dont le poids et l’influence politiques sont évidemment considérables. Cette intervention d’Obama est effectivement extraordinaire, également parce qu’elle tend puissamment à renforcer le placement d’emblée du potentiel futur président de la république française, à la fois dans cette position antirussiste que l’on exprime ici, mais également pour corser le tout, à la fois dans une position anti-Trump par l’intermédiaire de la haine qui oppose en les liant l’un à l’autre dans l’antagonisme, Obama et Trump.
(Quoiqu’il en soit des variations Trump 1.0-Trump 2.0, Trump-en-lui-même reste ce qu’il fut pendant la campagne pour les progressistes-sociétaux, au travers de la représentation narrativiste qui en fut fait, qui continue à être prépondérante et totalitaire à cause du déterminisme-narrativiste : une “marionnette fasciste” manipulée par les Russes. De même, les incontestables similitudes “techniques” entre la candidature-Trump et la candidature-Macron n’empêchent nullement que, dans cette occurrence, on doive les considérer comme des “marionnettes” de camps opposés, des “marionnettes” qui vont donc également fonctionner avec une dose acceptable de haine dans leurs rapports, [– à moins qu’un sentiment inattendu naisse entre eux deux, qui sait ?].)
• Le dernier élément en date est le bien-nommé MacronLeaks avec cette livraison d’un énorme paquet de documents internes à la campagne Macron, exactement dans le genre de l’attaque contre Hillary et le parti démocrate le 23 juillet 2016. On connaît depuis vendredi les différents éléments du mystère, les réactions françaises, l’interdiction de diffuser la teneur des documents que l’on pourrait récupérer selon l’argument que cela pourrait nuire au résultat de l’un ou l’autre candidat, – comme si ceux-ci étaient d’ores et déjà déterminés, l’argument de la trêve à partir de vendredi minuit avant l’élection étant une hypocrisie procédurière considérable, – comme s’il pouvait sembler injuste, illégal et relaps de distribuer in extremis des documents défavorables à Macron...
(A notre sens, si un document secret type-Leaks diffusé à tous, montrant enfin la vérité, savoir que Marine le Pen avait fait partie de la SS ou de la LVF c’est selon, pendant la guerre, dès l’âge de –18 ans/ – 17 ans [à préciser], était parvenu samedi matin, il aurait été aussitôt recommandé d’aussitôt en faire grand cas partout dans la presse libre et indépendante, peut-être allant jusqu’à convoquer une réunion d’urgence de Conseil de Sécurité tout en lançant une attaque-surprise contre Assad, à tout hasard. Il s’agit de comprendre où se niche la postvérité impérative.)
 • Il nous semble que cet événement MacronLeaks dispose de nombre de caractères pour constituer, avec une bonne chance et l’aide du Ciel,  une sorte de pont de communication polémique entre le deuxième tour (l’élection du président) et le troisième tour (les législatives), d’autant plus si Macron est effectivement élu. Dans cette sorte d’occurrence où il est impossible d’identifier effectivement et précisément le coupable, même si l’on s’y attache vraiment, notre sentiment à nouveau est que la narrative du camp Macron évoluera effectivement vers la culpabilité russe. C’est un automatisme de l’antirussisme, une réplique logique du comportement des progressistes-sociétaux US autour d’Hillary, d’Obama & Cie à partir de juillet dernier, avec la bénédiction des grosses fortunes globalistes.
Macron est en bonne partie né de ce climat de l’antirussisme où son père idéologique sinon génétique Hollande a constamment baigné dès son arrivée au pouvoir, et que l’on retrouve au niveau des pro-européistes et de l’UE.  Il a été constamment soutenu par cette tendance et s’est de facto appuyé sur elle. Hors du second tour et dans l’occurrence très probable de son élection ce soir, sa complète agression-soumission dans l’antirussisme va finir par rendre Macron complètement dépendant de ses soutiens, bien au-delà de ce qu’il leur doit, parce qu’il devrait très vite achever sa mue en antirussiste activiste, n’ayant qu’une très faible psychologie pour résister à cette psychologie, si même l’idée lui en venait. Il sera enfermé dans l’antirussisme comme dans une cage.
Mais bien plus encore, ces divers caractères, autant que l’affaire MicronLeaks in extremis dans la campagne et toujours cette “bonne chance et l’aide du Ciel” que nous sollicitons, pourraient bien hausser l’antirussisme au premier plan dans le débat et l’affrontement publics en France, avec notamment une implication probable dans cet aspect de la bataille d’un Mélenchon dont on sait les positions suspectes vis-à-vis de la Russie aux yeux d’un Macron et du Système. (Le Pen, elle, d’ores et déjà jugée coupable avant même son inculpation officielle.) Cela implique effectivement une paralysie complète de toute politique effective dans le domaine des relations extérieures, en présence de partenaires incertains sur l’orientation à choisir (les USA, à cause du désordre interne à Washington D.C.) ou assez autoritaires pour enfermer la France dans un suivisme vulnérable à toutes les critiques (l’Allemagne de Merkel ou ce qu’il en restera après ses élections à elle).
Cela implique, – et c’est là qu’est le plus grand intérêt de la chose, – au niveau intérieur du fait des logiques indirectes de diffusion de l’idéologisation sociétale-progressiste, un facteur d’accélération de l’enfermement dans un strict programme de globalisation de l’espace français avec résistance et riposte dans ce même domaine clos, contre cet enfermement évidemment. Cela contribuerait d’une manière non négligeable au développement de conditions pouvant conduire très rapidement à une grande et majestueuse colère du public.
Pour terminer sur une note plus sérieuse, il s’agit bien de l’évolution qui donnerait raison à Henri Guaino lorsqu’il déclarait, le 30 avril 2017 sur LCI (fin de l’enregistrement) : « Je suis dans une opposition radicale à monsieur Macon ... Vous savez ce qui va se passer quand monsieur Macron sera élu, quand les gens se rendront compte qu’ils ont mis au pouvoir tout ce dont ils ne voulaient plus, ce sera terrible pour la démocratie et ce sera peut-être pire que madame Le Pen et le Front National. C’est la colère du peuple. Il faut s’en méfier, il ne faut pas tromper le peuple trop longtemps. »

Mis en ligne le 07 mai 2017 à 15H00