samedi 31 décembre 2016

Syrie : deux questions qui fâchent.

Ca vous arrive de poser des questions qui fâchent ? Moi, ça m’arrive tout le temps. Parfois je ne le fais pas exprès et parfois je ne connais même pas la réponse. Ce n’est pas le cas pour celles-ci. Celles-ci, je les pose exprès et je connais les réponses, qui n’en sont d’ailleurs pas (des réponses) puisqu’il n’y en a pas (de réponses – oui, je sais, ça a l’air tordu, mais attendez, vous allez comprendre). C’est par rapport à la Syrie. (oui, je sais, c’était précisé dans le titre).

La Syrie, donc. Petit rappel : cela fait 5 ans que les médias nous parlent d’une guerre civile avec, (je simplifie) d’un côté le régime du boucher hitlérien de Damas qui ne mérite pas de vivre et, de l’autre côté, des rebelles démocrates et modérés gênés dans leur combat par la présence impromptue de terroristes venus d’un peu partout, qui se financent en vendant du pétrole à on ne sait trop qui parce que que voulez-vous, des camions-citernes dans un désert, c’est pas facile à suivre... (Ah ben, non, finalement, je n’ai pas simplifié tant que ça, j’ai juste présenté la version de France-Inter.)
Bref. Cinq ans donc que la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar (j’en ai sûrement oublié) financent et arment les rebelles modérés. Vous suivez ?
Depuis cinq ans, donc, tous les jours, à la télé, à la radio, dans les journaux... On a le temps d’en dire des choses, non ? Non ? Des choses qui devraient être dites assez « naturellement ».
Par exemple :
1 – Quelles sont les organisations syriennes modérées armées par les pays sus-dits ? Ont-elles un nom, une idéologie ? Si oui, lesquels ? Si non, ah bon ?
2 – Qui sont les dirigeants (et par conséquent les héros) de ces modérés ? Ont-ils un nom, un visage ? Si oui, lesquels ? Si non, comment ça ?
Et soudain, vous qui me lisez, vous réalisez que vous n’en avez pas la moindre idée, juste un vague sentiment de « savoir quelque chose » que l’on vous répète depuis cinq ans. Si vous réalisez maintenant qu’il manque une pièce monumentale dans ce puzzle, levez la main.
Mouais, c’est bien ce qu’il me semblait.
En conclusion : soit les médias (et tous ceux qui défendent la thèse de la "rébellion modérée") n’ont rien de « présentable » à nous montrer - et dans ce cas, CQFD. Soit les médias (et tous ceux qui défendent la thèse de la "rébellion modérée") n’ont pas la moindre idée de quoi ils parlent et - dans ce cas là aussi - CQFD.
« le diable se cache parfois dans les détails, parfois sous notre nez »

PS : J’ai aussi une version plus courte : "Bonjour, j’aimerais faire un don à une organisation de la rébellion syrienne modérée. A quel nom, le chèque ?"
Viktor Dedaj