vendredi 23 décembre 2016

Rares nouvelles de Mossoul…



Comment l’Iran et la Russie ont ruiné le plan américain visant à laisser une issue à ISIS pour s’évader de Mossoul
Peu de monde aurait prévu en septembre, lorsque Washington et Bagdad annoncèrent l’offensive de Mossoul, que trois mois plus tard Alep serait presque libérée, tandis que la poussée irako-américaine dans Mossoul serait embourbée. Cela ne peut signifier qu’une seule chose : c’est le temps de chercher des boucs émissaires !
Et quels meilleurs boucs émissaires que l’Iran téméraire et la Russie couarde ?

Voici la nouvelle narration : les États-Unis ont conçu un grand plan qui laissait à ISIS une voie pour évacuer Mossoul, entraînant une victoire rapide. Mais alors, l’Iran et la Russie sont intervenus pour séduire et cajoler les Irakiens, afin qu’ils bloquent plutôt les issues, menant directement au bourbier actuel.
Reuters, au sujet des intrigues iraniennes :
Dans les premiers jours de l’assaut sur État islamique à Mossoul, l’Iran a réussi à faire pression sur l’Irak pour qu’il change son plan de bataille et verrouille la ville, une intervention qui a depuis façonné le cours tortueux du conflit.
La stratégie de campagne initiale appelait les forces irakiennes à former un fer à cheval autour de Mossoul, bloquant trois fronts, mais laissant ouvert le quatrième – à l’ouest de la ville, menant vers le territoire de État islamique dans la Syrie voisine.
Ce modèle, déjà utilisé ces deux dernières années pour récupérer plusieurs villes irakiennes des mains de militants de la ligne ultra-dure, laisse aux combattants et aux civils une voie d’évasion claire, et aurait pu rendre la bataille de Mossoul plus rapide et plus simple.
Mais Téhéran, préoccupé par le retour des combattants en Syrie, au moment où son allié Bachar al-Assad prenait le dessus dans la guerre civile de cinq ans, voulait que État islamique soit écrasé et éliminé à Mossoul.
Les sources indiquent que l’Iran a fait pression pour que les combattants chiites irakiens de la Mobilisation populaire, soutenus par l’Iran, soient envoyés sur le front ouest pour couper le lien entre Mossoul et Raqqa, les deux villes principales du califat transfrontalier autoproclamé de État islamique.
Et les Russes :
L’Iran n’était pas le seul pays à faire pression pour que l’évasion soit impossible à l’ouest de Mossoul. «La Russie, un autre puissant allié d’Assad, voulait également bloquer tout mouvement de militants vers la Syrie», a déclaré Hashemi. Le ministère russe de la Défense n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaires de Reuters.
Mais, attendez une minute, même la Franceun fougueux larbin des Américains, mais qui a été frappé par les attentats terroristes d’ISIS – craignait que laisser s’échapper les meilleurs coupeurs de tête du monde ne soit pas une si bonne idée, après tout :
Un des plus grands ennemis d’Assad, la France, s’inquiète également du fait que des centaines de combattants liés à des attaques à Paris et à Bruxelles pourraient s’échapper. Les Français ont apporté un soutien terrestre et aérien à la campagne de Mossoul.
Une semaine après le lancement de la campagne, le président français François Hollande a déclaré que tout flux de personnes en provenance de Mossoul contiendrait «des terroristes qui tenteront d’aller plus loin, en particulier à Raqqa».
Une chose est claire. Le plan original américano-irakien a été abandonné. Les Américains avaient prévu d’offrir à ISIS/Daech une voie d’évacuation, mais les militaires irakiens avaient d’autres plans.
Cela peut rendre la tâche immédiate de prendre Mossoul plus difficile, mais cela peut également rendre la tâche ultime de l’extinction ISIS plus facile. Moins il y aura de combattants d’ISIS qui fuiront dans l’est de la Syrie, moins les milices irakiennes auront de difficulté à les poursuivre.
Par Dean Parker – Le 12 décembre 2016 – Source Russia Insider
Traduit et édité par jj, relu par nadine pour le Saker Francophone