dimanche 4 décembre 2016

Attaque déjouée des services spéciaux étrangers contre le système bancaire russe

Le 2 décembre, le FSB a publié une note informant de l’intention des services spéciaux étrangers de mener une attaque contre les grandes banques russes afin de déstabiliser le système financier national. La source a été identifiée en Hollande... c’est-à-dire au cœur de l’Union européenne. Les mesures nécessaires ont été prises, mais restent en suspend des questions, devenues rhétoriques : nous sommes en guerre contre la Russie ? Quelle est la légitimité des individus qui prennent de telles décisions si nous vivons dans un système démocratique ?

Comme cela a été publié sur le site du FSB :
Dans une période partant du 5 décembre, des services spéciaux dont les forces et le centre de commandement ont été basés en Hollande, ont préparé une cyber attaque contre certains grandes banques russes afin de déstabiliser le système financier. Ils utilisent pour cela un hébergeur ukrainien, BlazingFast.
L’attaque était prévue en deux temps : d’une part l’attaque cybernétique elle-même et d’autre part le lancement d’une campagne de désinformation par SMS, messages dans les blogs, les groupes sociaux etc., diffusant de fausses informations sur le retrait de licence de certaines banques et leurs succursales, leur banqueroute etc. dans une zone géographique couvrant une dizaine de centres urbains.
La Banque centrale russe et le FSB ont pris les mesures nécessaires pour prévenir, ce qui n’est pas une nouveauté. En novembre, 5 des plus grandes banques russes ont subi une DDoS-attaque, considérée comme sans précédent du point de vue de son ampleur et engageant déjà des États étrangers. Il est évident que les sanctions, notamment adoptées contre le système financier russe, n’ont pas permis d’atteindre le but recherché : son effondrement. Il faut donc passer à une phase plus agressive.
Or, si des services spéciaux étrangers agissent, au nom d’États, de cette manière contre un État souverain, en l’occurrence la Russie, c’est au minimum qu’ils considèrent cet État comme ennemi, comme une cible à abattre. Sauf erreur de ma part, aucun État n’a reçu mandat de sa population, qui reste encore le Souverain, pour mener ce type de politique suicidaire.
Si nous sommes réellement en démocratie, pourquoi ne pas organiser un référendum pour demander aux citoyens s’ils veulent adopter des sanctions contre la Russie ? S’ils veulent que leur pays s’engage dans une politique de confrontation avec la Russie, que celle-ci soit militaire, économique, politique ? Aucun de ces référendums ne sera jamais organisé en Europe de l’Ouest car chacun connait la réponse : les gouvernants n’obtiendront jamais de soutien populaire pour mener cette politique, qui est actuellement menée dans l'UE contre la Russie. Quelle est alors la légitimité de notre système politique, de notre système de gouvernance ?
Karine Bechet-Golovko
vendredi 2 décembre 2016