jeudi 24 décembre 2015

Mearsheimer: Le lobby israélien est plus puissant que jamais aux USA


John Mearsheimer n’est autre que le co-auteur avec Steve Walt, du livre intitulé « Le lobby israélien et la politique étrangère américaine » publié fin août 2006.
Un acte d’un grand courage d’autant que le sujet tabou d’Etat aux Etats-Unis et qui peut couter cher à son auteur.
« Cela coûte cher de critiquer Israël ou de critiquer le lobby, et la plupart des gens ne sont pas prêts à en payer le prix », a déclaré Mearsheimer à la chaine qatarie Al Jazeera.
Selon lui, ce lobby est plus puissant que jamais, si puissant qu’il parvient à modifier – de manière très profonde – à la fois le discours et les décisions politiques aux Etats-Unis.

S’exprimant sur la politique étrangère américaine, notamment au Moyen-Orient, son opinion est plutôt négative.
Selon lui, le fait de vouloir renverser le président syrien Bachar al-Assad n’a aucun sens, maintenant que les Russes sont entrés dans la bagarre.

On ne peut pas vaincre une idéologie

Interrogé sur les moyens de vaincre la milice wahhabite takfiriste Daesh (État islamique-EI-ISIS), il a affirmé qu’elle ne peut se faire par la guerre traditionnelle parce qu’on « ne peut pas vaincre une idéologie ». Rappelant le cas de l’Afghanistan.
« S’il s’agissait d’une guerre traditionnelle, il ne fait aucun doute que les Etats-Unis et les puissances européennes pourraient vaincre Daech en déployant un grand nombre de soldats sur le terrain, mais le problème c’est que, en l’occurrence, les combattants de Daech s’évanouiraient tout simplement. Ils disparaitraient dans les villes comme les talibans l’ont fait, et voilà ce qui se passerait : dans un premier temps, l’occupation, par l’Occident, de la Syrie et de l’Irak provoquerait la multiplication des terroristes ; et ensuite, une fois les Etats-Unis et leurs alliés partis, les combattants d’ISIS reviendraient comme les combattants talibans l’ont fait en Afghanistan ».
Selon lui, ce scénario est valable quand bien même sont envoyés des troupes terrestres sur le sol, scénario de plus en plus envisagé par les États-Unis et leurs alliés. «  Comme je l’ai dit, les combattants d’ISIS ne vont pas se mettre en ordre de bataille devant l’armée américaine. Ils vont se fondre dans les villes, la campagne et les villages, et ils reviendront se battre plus tard. Il n’y a donc aucune possibilité de vaincre ISIS par les armes », a-t-il expliqué.
Mearsheimer estime qu’il ne fait aucun doute que les États-Unis sont les principaux responsables de l’apparition de Daesh. Sans toutefois y percevoir un acte volontaire.
« ISIL n’existait pas avant l’invasion étasunienne de l’Irak. Et ISIL est largement le résultat de l’invasion américaine de l’Irak en 2003 et du renversement de Saddam Hussein.
A la pagaille que nous avons déjà créée en Irak, s’ajoute le fait que, vers 2011, les États-Unis ont décidé de chasser Assad du pouvoir, ce qui a contribué à engendrer la guerre civile qui déchire actuellement la Syrie.
Cela a évidemment fourni un terrain fertile à ISIL qui lui a permis de croître à pas de géant, donc il n’y a aucun doute dans mon esprit que les États-Unis ont joué un rôle essentiel dans ce désastre ».

Bush et Obama : beaucoup de points en commun

Opérant une comparaison entre l’ancien président us bush et l’actuel Obama, Mearsheimer dit percevoir beaucoup de points communs.
« Le président Obama, tout comme le président Bush avant lui, veut absolument provoquer des changements de régime au Moyen-Orient.  Obama, comme Bush, veut remodeler le Moyen-Orient [par la force]. Comme nous le savons tous, les États-Unis ont participé au renversement du gouvernement libyen en 2011, et les États-Unis s’évertuent à provoquer un changement de régime en Syrie depuis le milieu de l’an 2000, alors que Bush était encore au pouvoir. Obama n’a pas changé du tout de trajectoire. Il est profondément attaché à l’idée qu’Assad doit partir», a-t-il indiqué.

Les USA: une force de subversion

Selon lui, les États-Unis, sont et resteront une force de subversion du Moyen-Orient, qu’ils soient dirigés par Bush ou par Obama, ou par d’autres candidats à la présidence des États-Unis. « Il n’y a aucune raison de penser que cette politique de changement de régime va être remise en question », a-t-il averti.
Or, la seule différence qu’il signale et celle " que Bush a envahi deux pays [Afghanistan et Irak] avec les forces terrestres américaines, mais Obama sait que ce n’est pas une bonne idée, et c’est pourquoi il ne veut pas mettre des forces au sol en Syrie."
Sur le début d’Obama, et ses allégations de vouloir retirer ses troupes de ces deux pays, Mearsheimer précise qu’Obama n’a pas quitté l’Afghanistan et qu’il est de retour en Irak, où il a commencé à envoyer de petites unités, dans le cadre de notre lutte contre ISIS.
Il explique : « Il ne fait aucun doute que les États-Unis n’ont pas intérêt à mettre un grand nombre de troupes au sol, mais, en termes d’influence en Syrie et en Irak, les Etats-Unis sont toujours sérieusement dans le jeu. Ils essaient juste de le faire depuis les airs ou à l’aide de petites forces spéciales américaines sur le terrain ».

La solution des deux Etats n'est plus possible

Interrogé par la chaine qatarie sur la question palestinienne, il estime que l’administration Obama a fait de son mieux pour convaincre Netanyahou [le Premier ministre israélien] que la solution à deux Etats est de l’intérêt de tout le monde.
«  Cependant, le gouvernement de Netanyahu est catégoriquement opposé à la solution à deux Etats. Ils veulent créer un Grand Israël et, en fait, on peut dire qu’ils ont déjà créé le Grand Israël », enchaine-t-il. Car, en fait, l'Etat Islamique c'est l'Etat Israélite.
Selon lui, la solution à deux Etats qu’il estime être la meilleure  est toutefois dépassée.
Il va continuer d’y avoir – un grand Israël, et à l’intérieur de ce Grand Israël, les Palestiniens sera bientôt plus nombreux que les Juifs israéliens, a-t-il conclu. 

http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=274910&cid=13&fromval=1&frid=13&seccatid=15&s1=1

Le «coup de couteau dans le dos» de Netanyahu à la France

Le «coup de couteau dans le dos» de Netanyahu à la France

On lit un peu partout, dans la presse, que François Hollande ne souhaitait pas la présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la marche du 11 janvier dernier, à Paris, consécutive aux attentats contre Charlie Hebdo, de Montrouge et du magasin Hypercacher ; mais que Netanyahu ayant exigé d’être invité , et, compte tenu de la puissance du lobby juif en France, Hollande a cédé.
Après avoir participé à la marche, Netanyahu s’est rendu à un office à la synagogue de la rue des Victoires, auquel Hollande l’a accompagné (cédant encore une fois au lobby juif, niant par ce geste une constante républicaine  qui exprimait le refus de lier un État et une religion ou de considérer que de par leur origine ou leurs croyances certains Français ne sont pas des citoyens comme les autres : mais c’est là un autre débat .)
Lors de cet office, Netanyahu a salué, en présence de Hollande, dans un discours traduit en français « la position très ferme » et la « détermination » de la France » à lutter contre l’antisémitisme (là encore, on peut se demander si une synagogue doit être un lieu de discours politiques dans un Etat laïc…)
Mais, après le départ de François Hollande , Netanyahu a repris la parole, pour inviter les Français juifs à émigrer en Israël , leur sécurité étant menacée en France ; propos auxquels Manuel Valls a indirectement répliqué ( sans les citer, ni le nom de celui qui les avait tenus, car on en France, il est interdit de s'opposer au sionisme, sous peine d'être poursuivi par la "justice" ) , en déclarant « Sans ses Juifs, la France ne serait plus la France » ; ce qui n’a pas empêché Netanyahu de réitérer son appel lors d’un autre discours prononcé à son retour en Israël .
Réagissant à cet appel , le quotidien israélien Ha’Aretz écrit « En encourageant l’émigration de masse , les politiciens israéliens pourraient très bien aider les fanatiques à finir le travail entamé par le régime nazi et ses collaborateurs de Vichy ; faire de la France une terre débarrassée de ses Juifs (…) C’est un coup de couteau évident dans le dos d’une démocratie sœur (…) D’une main, Israël sort des platitudes sur la solidarité avec la France, mais, de l’autre, le message est clair (…) Israël n’a aucun intérêt à promouvoir l’éradication de la présence deux fois millénaire des Juifs en Europe ».
Et , surtout, Netanyahu a pris le contre-pied total du sens de cette marche qui, au-delà des positions propres à certains et pas nécessairement identiques ( sur la conception de la laïcité ou des limites de la liberté de la presse ) unissait toute la France dans une réplique spectaculaire et unanime aux assassins fanatiques : « Nous ne céderons pas à la peur ! »…à laquelle Netanyahu n’a pas hésité à répliquer « Cédez à la peur ! »
Dans la marche du 11 janvier , il était l' homme de trop , celui qui refusait d' entendre le formidable message délivré par quatre millions de Français.
Source : http://fr.awdnews.com/