mardi 22 septembre 2015

Syrie : Le coup de maître de Vladimir Poutine qui va définitivement ruiner la plan de domination US

La montée en puissance de la Russie sur le théâtre syrien ne fait plus de doute : chaque jour qui passe donne la mesure d’un déploiement constant de matériel et de personnel. Ce virage stratégique, qui a visiblement pris de court les USA mais aussi la France, a été salué par un tir de mortier contre la représentation diplomatique russe à Damas. Pas de quoi perturber Moscou qui s’apprête à infliger une défaite stratégique d’ampleur inédite aux USA et à leurs vassaux dans la région.
Putin-and-Arab-Summit

Le déploiement s’intensifie

L’arrivée continue de matériels militaires russes dans la région de Lattakié, le bastion du président syrien, prend chaque jour une nouvelle ampleur. A cette heure, les USA estiment que la Russie a déjà déployé 28 avions de combat, 20 hélicoptères et, pour assurer la sécurité immédiate de la base aérienne russe de Jableh, 9 chars d’assaut et des centaines de soldats d’élite.
Moscou livre déjà du matériel de guerre et de l’armement à la Syrie, mais l’intervention de l’armée de l’air russe va radicalement changer la donne sur le front. C’est ce qu’a indiqué le ministre des Affaires Etrangères syrien à la télévision russe. La presse belge s’en fait l’écho (lire ici) :

La participation de la Russie au combat contre Daech (EI) et le Front al-Nosra (branche syrienne d’al-Qaïda) est encore plus importante que la fourniture d’armes à la Syrie”, a déclaré M. Mouallem à la chaîne de télévision Russia Today. Ses propos sont rapportés dimanche par les médias syriens.

Un désastre stratégique pour Israël

Et il est loin d’être le seul à partager cet avis puisque le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, s’est précipité aujourd’hui à Moscou pour tenter de négocier avec Vladimir Poutine les conditions de déploiement de l’aviation russe. Sans grand succès.
Rencontrant le président russe dans sa datcha aux côtés d’une délégation militaire israélienne de haut niveau, Benjamin Netanyahou a du faire face au fait accompli, sans obtenir de garantie sur la conduite des opérations russes en Syrie (source). La crainte principale de Tel Aviv est de ne plus pouvoir agir librement en Syrie sans affronter l’aviation russe, laquelle assure la sécurité de l’armée syrienne ainsi que celle de ses alliés.
Benjamin Netanyahu et Vladimir Poutine à Moscou De fait, Israël va devoir agir prudemment et, pour une large part, ne sera plus en mesure d’agir en Syrie. C’est une évolution stratégique catastrophique pour Tel-Aviv. Et ce revers s’ajoute à la montée en puissance de l’Iran, désormais en paix avec les USA et les Occidentaux.
Les positions des deux chefs d’Etat sont restées identiques sur les questions clés du Moyen-Orient. Si Israël considère Damas comme un ennemi, la Russie pense que la Syrie se préoccupe plus de sa souveraineté que d’actions militaires contre Israël.
En effet, Vladimir Poutine a déclaré que la Syrie était davantage préoccupée par le maintien de sa souveraineté nationale que par l’éventualité de frappes militaires contre Israël. «En ce qui concerne la Syrie, nous savons et nous comprenons que l’Etat syrien actuel ne peut se permettre de consacrer du temps à l’ouverture d’un deuxième front, il essaye de préserver sa souveraineté», a expliqué le président russe. 

 

L’aviation russe sur le pied de guerre

Comme nous le rapportons aujourd’hui, l’aviation russe est déjà à pied d’œuvre. Des chasseurs ont été ravitaillés en vol au dessus de Homs, comme le montre une vidéo réalisée par les islamistes de l’ASL soutenue par la France (voir ici).
Par ailleurs, la Russie a lancé ses premiers vols de drones dans le pays pour identifier les cibles islamistes.
Une intervention qui ne plait pas aux islamistes qui ont envoyé un message à Moscou sous la forme d’un tir de mortier contre son ambassade de Damas. Ce qui a suscité la fureur de la Russie qui a appelé “à l’action” contre les insurgés et les djihadistes :
Russia calls for 'action' after shell hits Damascus embassy compound

Débâcle occidentale, humiliation française

Il s’agit d’une débâcle géostratégique majeure pour les USA mais également pour la France. Cette dernière a soutenu sans faiblir les insurgés islamistes en partenariat avec le Qatar, la Turquie et l’Arabie Séoudite. L’intervention russe – largement inattendue par les Occidentaux – bouleverse la donne.
Difficile en effet de condamner la Russie qui, plutôt que de parler, entreprend la destruction de l’Etat Islamique et d’Al-Qaïda.
L’insistance récente de François Hollande à “neutraliser” le président syrien soulignant davantage, s’il en était besoin, l’impuissance de Paris à influer sur les événements.

Coup de maître de Vladimir Poutine

Vladimir Poutine, par ailleurs, est en train de ruiner toute la stratégie américaine d’isolement de la Russie, consécutivement à l’affaire ukrainienne.
Les Occidentaux se retrouvent devant un choix cornélien. 
- Soit ils soutiennent la Russie dans son action militaire en Syrie et aident, de facto, le gouvernement syrien à gagner la guerre. Ce qui signifie une défaite complète au Moyen-Orient avec, pour corollaire, un nouveau nouveau statut d’arbitre des relations régionales pour la Russie. Un scénario cauchemardesque pour les Etats-Unis.
- Soit ils refusent, et ils démontreront, aux yeux de l’opinion publique mondiale, qu’en réalité ils n’ont aucunement l’intention de neutraliser le djihadisme. Ce qui confirmerait ainsi que, dès l’origine, Washington, Paris et les puissances régionales s’en servent à des fins inavouables. Mais pire encore, ce serait laisser au seul Poutine tout le prestige d’une victoire contre la barbarie islamiste.
La perspective d’un Vladimir Poutine “protecteur du monde libre et civilisé” qu’induirait l’écrasement de l’EI par la seule Russie n’est pas de nature à enchanter ceux qui s’échinent, depuis 15 ans, à le dépeindre en tyran.
Vladimir Poutine entend donc formaliser, à l’ONU, son intervention en Syrie contre l’Etat Islamique. Et proposer aux Occidentaux de le rejoindre dans son effort. S’ils s’avouaient contraints d’accepter, les Occidentaux devraient admettre que le mythe de “l’isolement de la Russie” ne tient pas. Ils connaîtraient par ailleurs des difficultés grandissantes pour légitimer, auprès de leur opinion publique, leur politique de sanctions contre un allié…
Et c’est là un tour de force de Vladimir Poutine : rompre l’isolement occidental, contraindre les USA à soutenir leur effort pour permettre à Bachar Al Assad de gagner la guerre, faire de la Russie une puissance incontournable au Moyen-Orient et par là même, faire de la Russie une grande puissance avec laquelle on devra compter.
Poutine, grand amateur de judo, sait que son principe essentiel est le suivant : retourner la force du mouvement de l’ennemi contre lui. Il ne fait pas autre chose en utilisant l’islamisme alimenté par ses ennemis pour renforcer sa position.

Réactions françaises

Difficile donc, surtout en France, de critiquer le pays qui entreprend de détruire un “Etat Islamique” qui a fait assassiner des citoyens français. Si la Russie parvient à détruire l’Etat Islamique, ce sera pour Vladimir Poutine une victoire qui lui vaudra une admiration et une reconnaissance universelles. Deux choses dont il jouit déjà en Russie après avoir sauvé la Crimée des mains nazies ukrainiennes.
Ce désastre imminent pour Paris explique la décision du gouvernement socialiste de “bombarder la Syrie” et ainsi faire croire à l’opinion publique française qu’il est au moins aussi “efficace” que Moscou lorsqu’il s’agit de garantir la sécurité des citoyens français.
Cependant, les 5 années de soutien à l’insurrection islamiste constitueront un fiasco géostratégique et diplomatique complet dont Paris n’a pas fini de mesurer le coût.

Source :  http://breizatao.com

Aucune nation n’a jamais menacé la survie de l’humanité comme les États-Unis


Aucune nation dans l’histoire n’a jamais menacé la paix comme les États-Unis, souligne l’auteur américain Stephen Lendman qui ajoute que Washington porte l’entière responsabilité de la création du tristement célèbre État islamique.

Le président américain Barack Obama et la secrétaire d’État Kerry appellent hypocritement à une solution diplomatique des conflits qui font rage dans le monde, tout en menant des guerres perpétuelles sur plusieurs théâtres d’opération, souligne l’auteur et chroniqueur américain Stephen Lendman.
«Washington porte l’entière responsabilité de la création d’ISIS [DAECH]. L’émissaire russe de l’ONU, Vitaly Churkin, a retracé son origine à la guerre en Irak de Bush, en disant que le groupe ‹a ouvert ses hostilités avec l’assaut contre Bagdad … Donc, l’État islamique a mûri en Irak lors de l’occupation étasunienne. L’Amérique devrait être blâmée› pour sa montée et sa prolifération», a souligné Lendman dans son article pour Global Research.


© AP Photo/ Khalid Mohammed
Il est intéressant de noter qu’un récent sondage réalisé par l’institut de sondage britannique ORB International, une filiale de WIN / Gallup International, montre que, pour 82 % des Syriens (de toute la Syrie, y compris les zones occupées par EI, NdT), ce sont les États-Unis qui ont créé ISIL, et que, pour 79 %, «la présence des combattants étrangers a aggravé la guerre».


En outre, selon le sondage, les positions de Bachar al-Assad en Syrie se sont renforcées par rapport à l’année dernière.
«Plus la guerre dure, plus le peuple syrien en veut aux États-Unis et plus il soutient Bachar al-Assad que les États-Unis veulent faire tomber, comme le peuple syrien en a parfaitement conscience», a expliqué l’historien Eric Zuesse, dans un de ses derniers articles.
Pendant ce temps, les dirigeants russes exhortent la communauté internationale à s’unir pour lutter contre la menace Daech.
«La Russie […] a proposé (de former) une large coalition pour lutter contre les extrémistes de toute urgence. Tout le monde devrait s’unir [contre un ennemi commun]», a déclaré Poutine, le président russe, cité par Lendman.
La Russie est ouverte au dialogue avec les États-Unis sur la question de la crise syrienne, affirme la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
«Nous n’avons jamais refusé le dialogue avec les États-Unis, et nous sommes prêts à discuter de toutes les questions d’intérêt commun, y compris la Syrie», a déclaré Zakharova à RIA Novosti.
 
Le Kremlin a précisé à plusieurs reprises qu’il fournissait une aide militaire, au terme des contrats existants, au gouvernement officiel de Damas, parce que c’est désormais la seule force crédible, capable de résister à État islamique sur le terrain.

Cependant, bien que toutes les actions de la Russie soient conformes aux normes du droit international, et soient menées en étroite coordination avec le gouvernement syrien, de hauts responsables américains n’ont aucun scrupule à dire que la participation russe à la Syrie exacerbe et étend le conflit, en sapant les efforts de la coalition dirigée par les États-Unis pour lutter contre l’extrémisme.
Ce que prétend Washington est le contraire de la vérité, selon Lendman.
«Washington et ses alliés voyous mènent des guerres sans fin contre l’humanité. La paix et la stabilité vont à l’encontre de leurs intérêts. Les massacres de masse et la destruction les servent. En ciblant un pays après l’autre, ils se dirigent inévitablement vers une confrontation directe avec la Russie et la Chine, et sont prêts à prendre le risque d’une guerre nucléaire pour faire de ces deux pays les vassaux des États-Unis», selon l’auteur américain.
«Aucune nation dans l’histoire du monde n’a jamais menacé la survie de l’humanité comme l’Amérique», a-t-il souligné.
Le 18 septembre 2015 – Source Sputnik

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