vendredi 26 octobre 2012

La Tunisie : «scénario à l’algérienne» ?




Dans un article paru le 10/08/2011, intitulé : Le scénario algérien (ou les conséquences désastreuses de l’abstention), j’avais écrit « Le 26 décembre 1991, le FIS gagna le premier tour des élections à l'assemblée nationale algérienne. Avec 48 % des votes, il gagna 188 des 232 sièges avec un taux de participation de 38%. C'est-à-dire qu’avec 18% des voix algériennes, le FIS a raflé la majorité absolue au parlement. …Cette victoire du FIS était due à l’abstention massive des Algériens (62% n’ont pas voté), seuls les partisans du FIS et du FLN (peu nombreux) avaient voté. Vous remplacez FIS par Ennahda, FLN par RCD, et vous avez le même résultat aux prochaines élections d’octobre 2011. ». Ces prévisions, quasi mathématiques, se sont malheureusement réalisées.
En effet, examinons ce qui s’est passé lors des élections tunisiennes du 23 octobre 2011. Sur 7.569.824 électeurs, il y a eu 3.702.627 votants, soit 49%. Il y a donc 51% de Tunisiens qui ne se sont pas inscrits sur les listes électorales, et qui n’ont pas voté, c'est-à-dire la majorité. Parmi les votants, 41% ont voté pour Ennahda, c'est-à-dire que 20% des Tunisiens ont voté pour Ennahda (49% x 41%), lui donnant  une nette majorité relative. Le scénario algérien est reproduit presqu’à l’identique, avec ses cortèges de manipulation des gens illettrés, de clientélisme, et d’autres dépassements. Pour faire bonne figure, vis-à-vis de nous-mêmes (autosatisfaction béate) autant que vis-à-vis de l’étranger, on feint de minorer ces irrégularités manifestes et graves.
Au vu de ces résultats, il n’y a pas de quoi être fier. En effet, les représentants des 20% de Tunisiens islamistes vont régenter le présent et l’avenir des 80% de la population non islamiste, pour une durée indéterminée.         
                   Hannibal Genseric

Dans un article paru dans Kapitalis le 24/10/2012, Rachid Barnat, écrit :
« Selon Hadda Hazem, directrice du journal ‘‘El Fajr’’ en Algérie, ce que vit la Tunisie sous le régime Ghannouchi rappelle gravement ce que l’Algérie avait vécu dans les années 90 sous la terreur des islamistes.
A chacun de ses meetings, Ali Belhadj, chef du Front islamique du salut (Fis), annonçait à son public qu’il exhortait à aller voter, qu’il s’agit de la «dernière élection», affirmant par là, qu’il se servira de la démocratie pour arriver au pouvoir, mais qu’il compte rompre avec cette notion occidentale, dont il ne trouve aucune référence dans le Coran, affirmait-il goguenard!
La stratégie que suit Ghannouchi est en tout point similaire à celle des islamistes algériens, nous dit notre voisine algérienne. Ils s’en sont pris:  d’abord à la police,  puis à l’armée,  puis aux syndicalistes,  puis aux journalistes,  et enfin aux intellectuels.
Dans le but de mettre sous leur coupe toutes les structures de l’État et de faire rentrer dans les rangs tous ceux qui font «l’opinion publique» pour les mettre à leur service et encenser leurs actions!
Tous ceux qui résistent sont éliminés physiquement purement et simplement!
L’assassinat politique du représentant de Nida Tounes à Tataouine, Lotfi Naqdh, après des agressions contre des intellectuels et des hommes politiques (Jawhar Ben M’Barek, Néjib Chebbi, Khémaies Ksila, Abdelfattah Mourou, Brahim Kassas...), n’augure rien de bon pour la Tunisie que Mme Hadda Hazem voit prendre le chemin de l’Algérie sous la terreur des islamistes!
Pour preuve, notre voisine rappelle que le discours tenu par Ghannouchi dans la vidéo "fuitée" confirme ses réelles intentions qui sont dans la droite ligne de la stratégie des Frères Musulmans!
Elle rappelle aussi le rôle tenu par l’ambassade de l’Arabie saoudite dans la diffusion du wahhabisme en Algérie et se rappelle la queue que faisaient les jeunes algériens devant cette ambassade, pour bénéficier des «largesses» de l’ambassadeur, pour :  - une «ômra» (petit pèlerinage ou «visite touristique», hors le «haj» ou «grand pèlerinage») aux frais des Ibn Saoud;  - un pèlerinage; - des aides en tous genres;  pour «visiter» l’Afghanistan... où certains seront enrôlés et formés au «jihad» par Ben Laden, et qui reviendront quelques années plus tard semer le poison du «jihadisme wahhabite» dans la société algérienne... avec les tueries qui ont horrifié le monde entier!
Inquiétant constat, qui ramène à la surface le souvenir les images de l’horrible carnage dont l’Algérie a été le théâtre pendant les «années de sang» (1990-2000)! »

Assassinats.

Voici le genre de rubriques que les Tunisiens risquent de lire, jour après jour, si d'aventure ils laissaient les Nahdhaouis faire ce qu'ils veulent. Le chef du FIS, Abassi Madani, a été l'élève de Rached Ghannouchi, il en applique scrupuleusement les leçons es-terrorisme.

le Chahid Hafid SENHADRI

  1. Dimanche 14 mars 1993, deux terroristes abattaient Hafid Senhadri au moment où il sortait de chez lui pour accompagner son fils à l'école. Il décèdera après un coma d'une semaine.
  2. Mardi 16 mars, le professeur et chercheur-universitaire Djilali Liabès, ex-ministre de l'Enseignement supérieur est assassiné à Ben Omar (Kouba).
  3. Mercredi 17 mars, les terroristes assassinent le Docteur Lâadi Flici dans son cabinet médical de Bab El Oued.Tous les trois étaient membres du Conseil national de Transition (Cnt) créé par Boudiaf.

 Certes, depuis la proclamation de l'état d'urgence, le nombre des actes terroristes montait crescendo ciblant d'abord les policiers, les gendarmes et les militaires avec pour autre objectif la récupération des armes. Ils ciblaient aussi les représentants de l'Etat et des syndicalistes…et les "communistes" : le 11 septembre 1992, Belazhar, syndicaliste et militant de gauche, était tué à Constantine et le 11 mars 1993, Hachemi Chérif le premier responsable d'Ettahadi échappe de justesse à un attentat. Trois mois auparavant, Abdehak Benhamouda avait vu son chauffeur tué.
La mort des trois sus-cités montrait que les terroristes étaient décidés à réduire au silence tous ceux –notamment les intellectuels – qui oseraient exprimer des idées allant à contre-courant de la pensée intégriste. La liste était ouverte et élargie à tous ceux capables d'une pensée indépendante : les intellectuels et les journalistes en faisaient partie.
Le 17 mai 1993, la presse est ciblée pour la première fois à travers la tentative d'assassinat (Bab Ezzouar) d'Omar Belhouchet, le Directeur de publication d'El Watan. Le 26, Tahar Djaout est atteint à la tête par balles à sa sortie de son immeuble d'habitation (Rais Hamidou). Il décède le 2 juin. Les 15, 18 et 22 tombent successivement : le psychiatre Mahfoud Boucebci, le responsable de la Ladh, Youcef Fethallah et le sociologue M'Hamed Boukhobza.
http://www.almanach-dz.com


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